noir comme une nuit sans étoile [pv Neifel]

Ombre. Grincement. Feulement.

"Mettez-la là dedans."

Deux. Non, trois. Trois pour l'enfermer dans la cage. Celle-ci se referma d'un coup sec, et la clef tourna dans la serrure.

"Et puisqu'elle a tant d'énergie, cette petite démone se passera bien de nourriture quelques temps !"

Rire mauvais. Regard assassin. Bruit sec de la porte arrière qui se referme. Obscurité.
Lys resta immobile un instant, avant d'enfouir silencieusement son visage dans ses mains.
Et merde.

Le lendemain, la petite affichette était accrochée devant sa porte. Il y était écrit en caractère gras : "Sauvage". La jeune femme défiait toute personne d'approcher d'un regard noir. Noir comme ses cheveux aux mèches rebelles. Noir comme la queue qui se balançait avec rancoeur près de ses pieds. Noir comme une nuit sans étoiles. Etoiles qui avaient disparu en même temps que sa liberté.
Regard qui, malgré la beauté du produit -peau claire, traits délicats et silhouette fine parfaitement proportionnée à en attirer plus d'un- dissuadait la plupart des acheteurs potentiels.
La plupart.




HJ/ bon finalement je n'ai pas fait compliqué ^^"
ça te va ?

Il s'était approché. Il s'était planté devant elle. Il lui avait parlé.
Elle lui rendit son regard sans desserrer les dents.
Elle, une oeuvre d'art ? Un diamant ? Mais pour qui se prenait-il ?! Un joaillier ?!

"Je vois monsieur que ce produit vous intéresse ? Je dois vous prévenir, elle n'a pas sorti un seul mot depuis qu'elle est là. Ah ! Et je vous conseille d'acheter un bon collier, et de bien la surveiller, ou elle va prendre la poudre d'escampette sans 'au revoir' !"

Lys frémit sans quitter l'humain du regard. S'enfuir si elle le pouvait... Bien sûr. Retrouver sa liberté. Et les étoiles. Dans le ciel et dans ses yeux. Mais la jeune femme savait également qu'il était inutile de s'attirer les foudres d'un maitre à qui on a aucunne chance d'échapper. Autant se suicider. Et ça jamais. Alors, fuite ou pas, elle verrait bien.
Sa question ? Et bien, sûr, il n'aurait jamais son accord, ni son aide ! Mais les caprices de maitres, elle en avait déjà subi un grand nombre ! A voir de quoi il s'agissait avec celui-là...

Le jeune homme écoutait tranquillement les recommandations de ce pauvre bougre de vendeur. Si cette jeune femme prenait la poudre d’escampette et bien le défi serait encore plus intéressant. Mais, le jeune homme se fit la promesse suivante. Dans un mois, deux tous au plus, elle serait a lui. Elle serait à lui corps, mais surtout âme. Car c’est cela qui l’intéresser. Son âme, cette matière première si particulière. Il la fixait, la regardait, souriant doucement. La classe, oui c’était étrange a dire, mais cette humain était cela. La classe incarnée. Rien de plus, rien de moins. Et il en était sur, cet homme en avait déjà joué. Mais qu’a-t-il faire d’elle ? C’était la question que sans doute celle-ci se posait.

Le jeune homme la fixait toujours, il regardait ses yeux d’un air si profond avant de lui dire, doucement, calmement, et sans aucune violence. Sa voix, aussi charmante que d’habitude.
- Je peux le lire dans tes yeux, tu n’accepteras jamais que je fasse de toi la plus belle pierre que ce monde puisse connaitre. Soit, j’en prends note. Mais cela ne changera rien vois tu. Tu es destiné a dévoiler ce si beau talent. Cette brillance, que seuls les diamants possèdent. Mais uniquement lorsqu’ils sont travaillés. Pour l’instant tu es une pierre précieuse. Mais tu es entouré de crasse, de boue… Et c’est mon rôle de les enlever et de les travailler. Dans ma bonté.
Il sourit doucement. La regardant tranquilement avant d’aller rechercher un joli collier. Un collier en cuir de couleur noir. Enfin plus exactement de couleur nuit. Il lui passerait lui-même au cou. Cela, il devait le faire pour marquer sa nouvelle vie… Tuer cette abomination pour qu’il puisse la faire renaitre, sous la forme d’un joyau. Le jeune homme se tourna ensuite vers le vendeur avant de lui dire :
-Bien, nous pouvons maintenant discuter de son prix. Combien ? Sachant qu’elle ne dois pas valoir grand-chose, et ceux pour deux raisons. La première, c’est qu’il suffit de la voir pour savoir que vous n’aurez pas de multiple demande pour elle. S’en ai certain. Je serais peut être le seule. L’autre, c’est que je suis sur, qu’elle n’est plus vierge. Il suffit de la regarder. Et cela fait chuter encore le prix de votre marchandise. Mais, Je vais me montrais généreux, je vous en donne quatre mille. C’est le maximum… Car je sais qu’elle peut faire de grande chose.

Il parlait joliment. Mais Lys n'était pas dupe. Il savait ce qu'il voulait, et il l'obtiendrait, même s'il devait employer la force pour cela. Et il l'avait déjà mise en garde.
Enfin, encore un enfin de longs discours... Lys eut une pensée pour Julyan. On lui avait retiré la chainette d'or. Objet de valeur, bien sûr, ils avaient été heureux de se l'approprier !
Et le collier de cuir noir qu'il amena était le symbole de sa décision.

Au discours de l'humain, Lys ne broncha pas. Le vendeur, lui, eut un rire légèrement moqueur :

"Plus vierge ?! Je peux vous l'assurer que si ! Et si vous ne me croyez pas, essayez donc un peu de lever le moindre doit sur elle avec cette intention !"

Le regard que lui lança la néko fut on ne peut plus éloquent. Oui, des caprices elle en avait subis. Mais jamais ça. Ceux qui avaient essayé n'avaient pas recommencé. Celui qui avait tenté de la forcer quand même s'était retrouvé à l'hôpital avec un oeil en moins. Et son hybride en fuite, bien entendu.
La première fois que Lys avait goûté à la liberté.
Et à la traque.

"Et pour cette raison, je dois dire que votre offre ne me satisfait pas vraiment. Huit milles est un minimum, c'est une pièce d'exception. Et si je conçoit que les acheteurs ne seront pas nombreux, je suis également certain qu'au moins un sera prêt à mettre largement ce prix pour un tel morceau..."

Bien sûr, le vendeur l'avait vu, ce client voulait la néko. Il la voulait et il l'aurait. Alors autant en profiter.

Le jeune homme un grand, très grand sourire lorsqu’il vit le vendeur venir avec ses gros sabots. S’il pensait l’avoir comme cela. Au grosse, très grosse erreur. La première chose a savoir, avec monsieur Aurion, c’est qu’il ne faut jamais. Mais alors vraiment ne jamais le prendre pour un imbécile. C’était vraiment une très mauvaise idée. Et le jeune homme allait lui montrer pourquoi.
Il eut un petit sourire avant de lui dire :

-Soit, elle n’est plus vierge, et alors. Pensez vous que cela justifie un tel prix. Je vous pris d’être sérieux quelques instants voulez vous ? Soyons, honnête ce que vous vous qualifiez de marchandise unique. Moi, j’appelle cela une marchandise défectueuse. Elle a besoin d’être dressé. Elle ne parle pas. Et pire encore, on voit qu’elle a subit de mauvais traitement. Et vous voulez me faire croire que quelqu’un s’intéresserai à elle. Et je sais de quoi je parle, je suis un chasseur de tête confirmé. Mais, si vous voulez me prendre pour un imbécile, soit. Je m’en vais donc. Et je vous laisse.

Le jeune homme se dirigea donc vers la sortie. Au premier pas, le vendeur cru que celui-ci bluffait. Au second, il eut un doute. Au troisième des sueurs froides. Et au quatrième il se rendit.


-On peut peux être négocié. Je vous la vendrais pour disons quatre mille…
Le jeune homme continuer a avancé, ne se retournant même pas. Continuant d’avancer. Et ignorant totalement le vendeur, qui commencer a voir ses chances de se débarrasser de cette chose s’anéantir.-

Trois mille…Toujours rien… La le vendeur était désormais prêt a capituler. Il était désormais prêt a accepter le prix de l’inconnue. ive]]
- D’accord, j’accepte à deux milles. Mais prenait la, et tirez vous…Le jeune homme se retourna avant de lui dire :
- Mon intérêt pour cette créature a baisé, des que vous vous êtes cru plus malin que moi. Ainsi, je vous la prends, mais a mille cinq cent. Et pas un de plus. [i]Le vendeur hésita, avant de pester et d’accepter. Mais s’en était trop pour lui. Il prit les billets avant de dire à Neifel.
Je vous laisse vous débrouillez avec cette furie. Demerder vous pour lui passer son collier. Désormais elle est à vous, je ne m’en occupe plus.

Vendue. Voilà qui était fait. Le vendeur enfonça l'argent dans sa poche non sans avoir soigneusement recompté les billets avant. Il fit un petit signe de main à un gardien qui alla se placer, bras croisés sur torse gonflé, devant la porte de la sortie. Le vendeur jeta un sourire moqueur à Lys. Celle ci lui renvoya un regard assassin après avoir vérifié qu'il lui était maintenant impossible de s'enfuir...

Le vendeur tira les clés de sa ceinture, et ouvrit la cage non sans méfiance -c'est qu'elle leur en avait fait voir, la bestiole ! Lys resta immobile quelques secondes avant de sortir souplement et silencieusement de la cage. Les oreilles en arrière et la queue ondulante, elle attendit devant son nouveau maitre sans rater le moindre de ses mouvements. Elle attendait. Tendue comme un arc. On avait l’impression d’une bombe prête à exploser à tout instant. Mais non. Elle attendait.

Lys s'était laissée faire avec un frisson lorsqu'il avait passé le collier autour de son cou. Mais il le serrait trop. Un grondement naissant dans sa gorge elle monta la main à son cou et croisa son regard. Comme elle aurait aimé se jeter sur lui à cet instant, et le déchirer de ses ongles !... Il relâcha alors le morceau de cuir pour l'ajuster normalement. Lys le fit tourner légèrement entre ses doigts, soulageant la peau fine et pâle de son cou. Un collier. Signe de sa condition.

Son maitre s'était remis à parler. Oreilles toujours en arrière, elle ne faisait pas un mouvement.
Une vraie dame, pas un chat sauvage, disait-il... Ah ah ! Cet humain voulait-il faire d'elle ce qu'elle n'était pas, et ne serait jamais ? Pourquoi l'avoir acheté, alors ?!
Une garde robe... La jeune femme plissa les yeux en détaillant son nouveau maitre. Elle devinait bien à peu près à quoi il pensait. Et elle qui ne portait habituellement qu'un simple jean et le premier haut qui lui tombait sous la main...
Et un bain. Etait-elle salle à ce point ? Non, certainement pas ! Elle n'avait été attrapée que la veille, cela limitait les dégâts... mais bon pour une fois, elle ne disait pas non !

"Dit moi, jeune femme. As-tu un nom ? Ou bien dois je t’en donner un ? Et autre chose, avais tu une raison de vivre ? Je ne parle pas de survie. Mais bien de vie. Une chose pour laquelle tu es fière de te lever le matin. Une chose qui te rendrait heureuse."

Lys resta silencieuse longtemps. Debout devant lui, au milieu du magasin, elle se tenait aussi immobile qu'une statue. Non, seule sa queue se balançait derrière ses jambes, telle un décompte avant l'explosion. Elle le regardait de ses grands yeux sombres. Elle ne voulait pas répondre. Mais cet humain était maintenant son maitre, et il venait de lui poser une question. Lys plissa le nez, et finalement lâcha :

"Lys. Je vis pour ma liberté."

Qu'elle venait de perdre. Qu'elle retrouverait. C'était la promesse que son regard faisait à ce maitre qui était le sien.

Mauvaise, la liberté ?! Lys y avait déjà gouté, et n'avait jamais été si heureuse ! Dormir dehors ? Les étoiles lui manquaient... Voler ? Qu'importe, c'était si facile pour elle ! Se battre ? Jamais elle n'y avait été obligée ! Seulement fuir... Fuir pour conserver cette liberté que les humains voulaient lui retirer. Alors, qui était-il pour lui dire que la liberté était mauvaise ?!
Ah...
Son maitre. Il était son maitre. Mais jamais il ne lui enlèverait ce désir de liberté. Ce désir qui faisait partie d'elle.
Aussi la jeune femme ne répondit-elle rien, se contentant de ne pas le quitter des yeux, droite et tête haute.

Le jeune homme sourit doucement avant de mettre la laisse à la jeune femme. Il était désormais son maitre. Ainsi, le jeune femme fit un léger sourire a la jeune femme avant de lui dire tranquillement ce qu’il attendait d’elle. Enfin, pas exactement. Mais il comptait dégrossir la situation maintenant, avant que celle-ci ne prenne son poste. Et puis. Il avait une chose à régler avec cette jeune femme. Se besoin de liberté risquait de lui posait quelques soucis. Ainsi, il voulait savoir. Pourquoi cette liberté était elle si cher à ses yeux ? Il ne la comprenait pas. Mais, en bon maitre, il allait donc la questionner pour tenter de la comprendre.

-Je ne suis pas méchant, quand j’ai ce que je souhaite dut moins. Ainsi, je vais te poser une autre question. De celle-ci, je déterminerais, s’il est bon pour toi, d’avoir une certaine liberté ou pas ? Voici donc ma question : Que trouve tu, dans cette liberté, qui te plaise tellement ? Qu’est ce qui te pousse a prendre tous ces risques, plutôt que de vivre tranquillement comme tout les autres hybrides ?


Le jeune homme la regarda donc, avant d’écouter avec attention sa réponse. Effectivement, il comprenait cela. Mais, il ne pouvait pas pour autant la laisser retourner dans une rue. C’était hors de question. Il ne le voulait pas… Mais, il était décidé à travailler ce joyau en douceur. Tranquillement, et surtout sans brutalité. Il voulait après tout la loyauté de la jeune femme, pas sa haine. Il voulait que s’il en donnait l’ordre, la jeune femme se tue pour lui. Mais, il gardait ses idées pour lui. Il prit cependant la parole pour dire a la jeune hybride…
- Ecoute, puisque tu as répondu a ma question avec honnêteté, je vais te récompenser. Je te laisse la liberté de choisir ou tu iras aujourd’hui. Nous pouvons soit faire les boutiques. Soit, rentrer directement chez moi que tu puisses te reposer et prendre un bon bain. A toi de voir.

LE jeune homme attendait donc la réponse de la jeune femme. Et, puis, il lui donnait un bout de cette si précieuse libertée. La jeune femme en serait elle heureuse ? Peut être. Peut être pas… Il verrait cela…

Le collier. Puis la laisse. Evidement. Dommage.
A sa question, elle répondit comme à son habitude après un instant de silence, sèchement, à contre cœur :

"La liberté fait de moi un être à part entière en me permettant de décider de qui je veux être, et choisir ce que je suis."

Pas une vulgaire poupée dans les mains d'un maître qui voulait la modeler comme bon lui semblait. Une grande dame ! Ah ! Elle était bien bonne ! Mais bon, c'est vrai qu'elle avait connu pire... Mais la liberté était la chose la plus chère à ses yeux. C'est la liberté qui donnait à la vie ses couleurs.

"Ecoute, puisque tu as répondu à ma question avec honnêteté, je vais te récompenser. Je te laisse la liberté de choisir ou tu iras aujourd’hui. Nous pouvons soit faire les boutiques. Soit, rentrer directement chez moi que tu puisses te reposer et prendre un bon bain. A toi de voir."

Lys plissa le nez en haussant un sourcil. Une récompense ?! Comme si elle avait besoin d'une récompense ! Elle n'était pas un chien réclamant son sucre après avoir donné la patte ! Et ça ?! Tu parles d'un choix ! Comme si cela avait une quelconque importance à ses yeux ! Il osait appeler cela la 'liberté de choisir' ! Quelle liberté y avait-il là dedans ?!
Lys ne répondit rien. Qu'il choisisse à sa place, en tant que maitre et sachant par là ce qui est bon pour elle s'il le voulait, elle s'en moquait éperduement !

Il avait touché son visage de ses doigts. Lys de surprise fit un pas en arrière. Mais l'humain lui attrapa la main pour la baiser. Lys gronda. Un grondement à peine audible et grave, venant du fond de sa gorge. Pourtant elle ne retira sa main que lorsqu'il la lâcha. Elle ne l'avait pas quitté de ses yeux noirs.

'Suit moi.'
C'est ce qu'elle fit. Qu'aurait-elle pu faire d'autre de toute façon ? Elle marchait juste derrière lui de son pas souple et silencieux, reliée à son maitre par la fine laisse de cuir noir. Ils s'arrêtèrent près d'une voiture aux vitres fumées, dans laquelle il la fit entrer. La jeune femme haussa un sourcil à la vue de l'intérieur luxueux. Il cachait bien son jeu ! Celui qui l'avait achetée était-il milliardaire ? Parce que si c'était le cas, elle pourrait l'ajouter à son catalogue, ça ne lui était encore jamais arrivé !
Lys s'installa au fond de la banquette, les bras devant elle, sa queue noire doucement posée sur ses cuisses.

Ils allaient chez lui donc ? Pour qu'elle se repose... tu parles ! Comme si elle se sentait fatiguée, à être restée immobile si longtemps dans sa petite cage !
Il n'empêche, Lys avait un peu peur de ce qu'elle allait découvrir. On a beau avoir l'habitude d'en changer, un nouveau maitre est toujours différent des précédents... Silencieuse, elle détourna enfin une partie de son attention de l'humain pour regarder par les vitres sombres la rue qui défilait.

à fermer, suite aux habitations.