J'aime les cages... [PV : angel]

Une cage, quel endroit des plus agréable. C'est petit, on ne peut pas vraiment se mettre de bout et des crampes apparaissent dans toute la longueur des jambes. Ensuite, on tente de les étendre au travers des barreaux et... Ouille ! Douleur exquise ! Quelle bonheur de ressentir tous ce mal au travers de ses membres postérieurs. Aller, on recommence. Elle plie de nouveaux ses jambes et tente de former un triangle isocèle avec le bas de la page. Elle n'est pas certaine que les deux partie de sa jambe soient de la même longueur alors elle arrange cela en utilisant le bout de son pieds. Pourquoi elle fait ça ? Mais parce qu'il faut bien s'occuper en attendant l'arrivée d'un nouveau maître et qu'il n'y a pas grand chose à faire dans un espace aussi restreint. Compter les bout de feraille qui lui gachent le paysage ? C'est déjà fait. Il y en a une centaine à la verticale et une trentaine à l'horizontale. Non, la prison n'est pas si grande, c'est juste que les choses que je viens d'énnoncer sont serrées.

La ration de "nourriture" de la journée arrive. Elle l'accueille avec grande joie. Quoi de mieux que de la viande à son niveau de vie ? Rien ! Du moins, pour elle. C'est maigre, cela semble un poil pourri avec quelques mouches... Que c'est beau ! Elle ne demande pas plus. Et avec ceci une gamelle d'eau remplise de moitié. C'est fantastique ! Succulent ! Elle sera déshydratée à la fin de la journée, c'est y pas beau ça ?

Mais demandons-nous ce qu'elle peut bien fabriquer dans ce genre d'endroit. Comme le savent tous ceux qui ont lu sa fiche, elle ne fait que son travail à moitié afin d'être battue. Il faut croire que son ancien maître à craqué. Ne nettoyer que la moitié de l'aquarium du poisson c'était la goutte qui faisait déborder le verre. Le pauvre animal est mort à cause de la saletée. Comment ses propriétaires avaient pu s'attacher à une chose aussi insinifiante ? Je n'en sais rien. Chacun ses gouts. Toujours est-il que, sans un merci pour ses "loyaux" services, ils l'ont jeté dans cette cage à l'animalerie. N'importe qui trouverait cela moche, mais pas elle. Cette condition de vie, elle l'accepte avec joie car en plus des crampes, cela fait bobo au dos de rester courber toute la journée. Voici déjà deux jours qu'elle est là, mais elle ne s'en plaind pas. C'est à peine si elle ne souhaitait pas ne pas se faire adopter. Espérons que le futur humain qui va s'occuper d'elle ne sera pas trop gentil.

Voici qu'une nouvelle personne entre dans la boutique. Et voilà tous ses congénères qui font les beaux, qui ronronnent. Seule Thadea reste silencieuse. Elle est trop bien là où elle est. Enfin, c'est surtout qu'elle ne sait pas si cet homme lui plait bien qu'elle sache que se n'est pas à elle de choisir. Elle ne le voit pas, il y a un amat d'objets devant elle. Elle se trouve dans un coin sombre du magasin. Elle a compris que quelqu'un entrait grace au son de la sonnette si singulière. Elle n'en avait jamais entendu de telle et son sens de l'ouie ne la trompe jamais. Possédant l'instinct du renard, se serait un comble que celui-ci lui fasse défaut.

Le client qui vient d'entrer tourne autour des cages. Il semble indécis. En attendant qu'il se fixe sur une des marchandises, autant le détailler au travers des yeux de Thadea. C'est toujours utile de savoir ce qu'elle peut bien penser de lui. Puisque, même si elle ne le sait pas encore, il va devenir son maître, il faut connaître sa première impression. On dit que c'est toujours la bonne, mais je n'aime pas me fier à ce genre de proverbe. Il faut connaître les gens avant de pouvoir se forger une opinion sur eux. Enfin, toujours est-il que nous ne sommes pas ici pour parler de mon point de vue, mais pour avoir celui de mon personnage.

C'est un homme plutôt robuste au regard froid. Pour cette raison, elle le vit directement comme un dominateur. Le seul fait d'être humain lui donnait cette impression, mais sa carrure l'accentuait fortement. Cet inconnu est un être supérieur. Peu-importe ses exigeances, elle devra lui obéir. Enfin, elle n'est pas encore achetée. Elle sait que l'étiquette de sa cage dit qu'elle est "défectueuse". Qui irait s'enticher d'un esclave de ce genre ? Pas moi en tout cas. Un objet du genre doit être utile, obéissant, efficace dans toutes catégories confondues. Cela, ce n'est pas le genre de ma petit hybride. Elle est tout le contraire sur le point de l'efficacitée. Une guigne pour n'importe quel maître.

Voilà la divinitée qui s'avance vers sa cage. Serait-il intéressé car il s'agit d'une jolie kitsune ? C'est très bien. C'est comme s'il s'agissait d'un vase dans lequel on veut mettre de belles fleurs. Si le vase jure avec les délicatesses qui se trouvent à l'intérieur, cela n'est pas correcte pour l'intérieur. Il regarde l'étiquette qui va avec la cage et sourit. Comme cela ça lui plait les petites incapables ? Ou alors peut-être que cela le réjouit car, quand il la frappera, il aura une bonne raison. Quelle superbe perspective. Voilà qui la réjouit fortement et lui fait arborer une beau sourire pour l'adresser à ce potentiel propriétaire. La prochaine action de notre homme consiste à lui demander son nom, son âge et les choses à savoir sur elle. Il faut qu'elle obéisse, elle n'a pas le choix. Il lui demande d'aller vite aussi. Pas de place pour la fioriture autour de l'introduction.

Elle étendit un coup sa jambe. On entendit son genoux craquer ce qui lui fit afficher un immense sourire. Que c'est bien d'avoir mal. La douleur qui parcoure son membre est exquise. Elle ne précise pas ce point de sa personnalitée. Il n'a pas à le savoir ou plutôt il ne l'a pas demandé. Il lui a demandé les points importants, pas son caractère.

Elle tend les mains et empoigne deux barreaux. Cela craque de nouveau. Tant mieux. Elle approche son visage de la grille qui la sépare de cet homme. Ses oreilles sont dressées, tous ses sens sont en alerte. Elle le fixe, le détaille de haut en bas en ne bougeant que la pupille. Sa tête reste tournée vers le client. Il ne lui plait pas spécialement. La haine ne se trouve pas vraiment dans ses yeux. Il ne la maltraitera peut-être pas comme elle le souhaiterais. Soudain, elle lache l'un des barreaux et baisse les habits qui recouvrent son épaule droite. Cela laisse entrevoir sa chaire blanche. Elle veut l'aguicher ? Bah, c'est dans sa nature. N'oublions pas qu'elle est un poil nymphomane... Un gros poil, hein !

Elle espérait qu'il le prenne comme un véritable blasphème. Un hybride qui se permet ce genre de familiarités avec un humain. Si cela se trouve, il va la jeter. Tant pis, elle attendra en souffrant à l'intérieur de cet espace fermé. Cela ne lui déplait pas alors une semaine de plus ou de moins, elle n'est pas à cela près.

Cascades, votre bruit apaisent la plupart des cœurs. On a des soucis, on se pose aux côtés d'une de ses chutes d'eau, bien à l'abris sur une petite zone de mousse. Quelques gouttes d'eau nous éclaboussent. Cela nous fait rire. Hommes et autres retrouvent le sourire. Parfois un amis vous rejoint. Il apporte une bonne dose de joie car lui aussi est heureux de nous voir afficher un visage serein. Et tous ce joli monde finit par jouer dans l'eau au pied de la chute. C’est mignon, tout le monde est heureux. Enfin, je parle de cela, mais qu’en est-il si le sujet s’oriente vers un autre genre de ces sublimes phénomènes naturels qui accentue l’érosion ? Si nous parlons d’une cascade de chocolat cela ravie les gourmand, une d’argent ravira les cupides. Et maintenant vous savez tous quel genre de masse qui tombe en fracas irréguliers ravira Thadea. Oui, oui, vous ne vous y trompez pas : la douleur. Une cascade de douleur. Je me répète sur ce mot, certes, mais c’est pour bien accentuer mon idée. Ceci est un de ses rêves. Avoir mal jusqu’à plus soif. C’est dingue, j’en convient, mais cela est en équation avec son caractère. Elle est ainsi, je n’y peux rien. Je ne l’aime pas, mais je l’ai créée ainsi. Elle est folle et un peu stupide… Enfin, je ne suis pas ici pour m’étaler sur ce que pense mon personnage, revenons donc au sujet principal. Pourquoi je parle de ceci ? Et bien il se trouve que mademoiselle Papadopoulos commence à penser que cet homme pourrait lui apporter ce qu’elle veut. Il ne la ménage pas, même au début de leur « relation ». Voilà qui est bien. Ses actions sont violentes et, de son point de vue, ne semblent pas forcées. Elle venait de se faire violemment tirée en dehors de sa cage puis déshabiller sans ménagement tout en étant assaillie de paroles qu’elle comprenait plus ou moins. Le plus important était l’action et puis si elle se mettait à écouter attentivement ce qu’on lui dit, elle ne pourrait plus le faire de travers. De toute manière il ne semblait pas qu’il lui était donné d’ordre. Pas de problème donc. Elle ne pouvait pas désobéir sur ce coup là. Le moment était donc inintéressant.

L’homme avait désormais tourné le dos et était parti un peu plus loin dans le magasin. Elle ne pensa pas à le suivre. Si elle se fait frapper trop violemment dans le magasin, le client risque de se faire sortir car il abîme une marchandise qui ne lui appartient pas encore. Une fois acheté il fait ce qu’il veut avec, mais avant c’est une autre histoire. C’est vrai, si elle se trouve défigurée, comment la vendre ? Seul l’abattoir en voudrait, et encore. On ne va pas faire manger cette pourriture aux êtres supérieurs, si ? Toujours est-il qu’elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Elle ne pouvait pas retourner dans la cage tout de suite, elle ne le sentait pas du tout. Elle ne voulait pas non plus remettre ses vêtements sans en avoir reçu l’ordre et puis, après tout, un habit est très encombrant. Cela rajoute du poids sur les frêles épaules et puis il fait bien assez chaud ici. Au pire, Thadea peut très bien s’enrouler dans sa longue tignasse blanche. Il y a assez long pour se faire une petite protection contre l’hiver. Son instinct ferait le reste : réguler sa respiration, réduire ses mouvements et s’économiser au maximum… Chose que les humains ne savent pas faire sans avoir subit un entraînement. C’était un des avantages du fait d’être né hybride et notre petite ne s’en plaignait pas.

S’ennuyant, elle se mit à se regarder dans le miroir et prendre des poses qui pourraient plaire à certains maîtres un peu pervers. Oh, elle n’avait rien derrière la tête, non, elle s’entraînait juste après cette longue période d’inactivité chez un homme fidèle à sa femme. Il y avait bien les enfants, mais il faut croire qu’il étaient trop jeunes. A moins de douze ans, la plupart ne s’intéressent pas à ce genre de choses s’ils n’ont rencontrés quelques prêtres un peu détraqués. Surtout que de moins en moins de ces gens osent approcher les mineurs. Ils risquent la prison après tout. Je pense qu’ils doivent s’acheter des enfants hybrides. C’est la seule solution qu’ils leur reste puisqu’ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent avec, on ne leur reprochera jamais rien.

Elle s’arrêta au bout d’un moment. Elle en avait franchement marre. Qu’il était long ! Qu’est-ce qu’il pouvait bien chercher ? Immédiatement après avoir eut ces pensées et s’être vue froncer les sourcils dans le miroir, elle brisa ce dernier d’un coup de tête, pris un bout de verre et l’enfonça dans sa main libre. Lorsqu’elle se faisait elle-même du mal de la sorte, cela ne lui faisait pas vraiment du bien. Elle préférait que se soit dû à l’action d’autres personnes. Elle souffrait donc dans le sens « j’ai mal », du verre en travers de la main. Le sang se répandait sur le sol. Elle nettoierais plus tard. Pour le moment elle devait endurer. Elle devait payer cet affront qu’elle avait eu envers et contre les hommes. Elle le méritait, elle le savait. De grosses larmes lui montaient aux yeux. Elle ferait de son mieux pour rembourser le miroir.

Le fracas avait ameuté quelques personnes et lui avait valu de recevoir l’attention de tous les petits hybrides en cage du magasin. Les humains commençaient à l’insulter.

- Idiote ! Inutile ! Saleté !

- Qu’est-ce que tu as fait ? Retourne dans ta cage saloperie !

- Et ne compte pas sur nous pour te soigner sale bête !

C’était entendu. Elle retournait dans sa cage et ne tenta même pas d’enlever l’objet de sa mauvaise souffrance. Elle endurait, supportait, acceptait. Quoi d’autre à faire ? Elle ne récupérait même pas ses vêtements. Trop loin de l’entrée de sa prison. Appuyée contre les froids barreaux, elle se tailladait le dos. Ces objets étaient tellement bien entretenus que n’importe qui aurait pu y choper un bon tétanos. La rouille était visible et les bords assez effrités pour se couper en y passant le doigt. Et elle attendait, se pliait à la volontés des hommes qui s’étaient mis à ramasser les bouts de verre en quasi-silence. Seules quelques insultes montaient encore à ses petites oreilles de renardes dressées.